Suite du voyage -Gangotri - Uttarkashi

27 juillet

La grotte de Lakandas

Comme la veille, on se réveille très tôt ; il est moins de six heures. Un brouillard épais rend le paysage mystérieux.. Nous préparons nos affaires en vue de repartir à Gangotri. Il y a donc deux jours de marche. Lakandas nous propose de passer la nuit dans sa grotte située justement à mi-chemin. Nous acceptons et partons de Tapovan avec lui et Balou. La toute première descente est particulièrement périlleuse. Nous marchons à petits pas… il faut éviter de produire un éboulement.
Finalement, après quelques heures de marche et sous un soleil magnifique, nous arrivons à la grotte de Lakandas. Balou retourne au dortoir. La grotte, dans laquelle il habite depuis deux mois est vraiment minuscule. C'est très sombre et il faut se mettre à genoux pour passer à certains endroits. Il y a même un petit coin pour prier où sont affichées de multiples icônes de dieux hindous. Lakandas est à fond dans la religion … vaut mieux pour un apprenti saddhu ! Il fait ses prières, bénit chaque repas….

 

Qu'est-ce qui peut bien pousser un jeune français de 22 ans, qui avait apparemment tout ce qu'il fallait, à tout quitter pour une vie de retraite qui est celle des saddhus ? car si on a l'image des saddhus fumant le chilom, ce n'est pas si facile : tout d'abord, il y a beaucoup de privations (fini les femmes, le confort) et puis il faut passer sa vie à vénérer Shiva. C'est quelqu'un d'intelligent et son choix a du être réfléchi. En France, on le qualifierait de fou.. ou de marginal. En Inde, il n'en est rien. Peut-être a-t-il trop voyagé, trop lu, trop compris comment fonctionnait le monde, par quels moyens une part minuscule de la population mondiale s'offrait le monopole des richesses sans oublier d'exploiter les populations tiers mondistes.

Lakandas nous prépare à manger : un dhal et des cheese paratha. Le soir, nous nous couchons encore une fois assez tôt… dans cette minuscule grotte. De toute façon, on ne craint plus rien. Sur le chemin du retour, nous nous sommes de nouveau arrêtés à la source du Gange, Lakandas nous ayant dit qu'il se devait de se baigner dans le Gange et d'en boire un peu. On a donc fait une prière, brûlé un encens et nous nous sommes plongés entièrement dans l'eau du Gange.. qui devait être à deux ou trois degrés. Bon, on a dû rester à peu près quatre secondes mais c'est suffisant pour que l'on soit totalement purifiés ! Nous avons même bu un peu d'eau du fleuve sacré. Certaines personnes font des milliers de kilomètres pour se baigner dans la source, c'est un des pèlerinages les plus importants de l'Inde. Il fallait saisir cette chance …. On verra quels sont effectivement les pouvoirs du Gange.

28 juillet
Nous avons en fait très bien dormi dans la grotte. En tout cas, beaucoup mieux qu'à Tapovan. Après un chaï et une bonne séance de yoga, nous faisons nos adieux à Lakandas (Qui sait, on le reverra peut-être un jour ?) puis nous reprenons la route de Bojouasa, le petit bled où se trouve le dortoir de Balou. C'est tout près. En sa compagnie, nous mangeons une paratha puis reprenons la route pour Gangotri. Le temps est un petit peu nuageux, ça fait de l'ombre… idéal pour marcher. Il y a encore plus de pèlerins qu'à l'aller ; ils s'étaient tous déplacés pour la pleine lune. La marche se déroule dans une bonne ambiance, Balou n'étant pas le dernier à déconner.
Une fois arrivés à Gangotri, nous récupérons nos affaires et négocions le paiement de notre guide Balou. Finalement, nous lui donnons notre tente et le sac de couchage de Nico. Ça nous arrange car la tente pèse très lourd et c'était le dernier trek de notre voyage. Il est trop tard pour partir de Gangotri. Nous reprenons la même chambre qu'il y a cinq jours. Le soir, on rencontre deux babas, dont un que l'on avait vu à Tapovan. On passe la soirée avec eux et Balou. On s'est fait une soirée improvisation de percussions avec ce que l'on avait sous la main, le tout accompagné du chant des babas, ça rendait bien !

Suite du voyage

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